La vie en tableaux, comme au cinéma

6 février 2017

Souper-causerie au Saint-Houblon, samedi dernier, puis film à la cinémathèque. Nous sommes cinq*, de la Société littéraire de Laval, en reportage pour la revue Entrevous.
J’ai déjà écrit avoir dans ma tête un carrousel  de diapositives qui toutes montrent un détail de ma vie. Technologie périmée, remplacée avantageusement par un album de photos numériques qui défilent à souhait sur mon écran intérieur. Ma vie en tableaux muets et figés me rapproche de Réjane Bougé. Dans son récit Je ne me lève jamais avant la fin du générique, elle dévoile 34 séquences de son histoire personnelle, chacune associée à un ou plusieurs films (154, au total!) , dont celui qu’elle a présenté à la cinémathèque, Thérèse**, construit au plus près d’un autre de ses récits intimes sensoriels, Bruits et gestes perdus, quarante-deux tableaux pour une disparition***.
Si la présentation de Réjane nous a bien préparé à voir le film avec ses yeux, on aurait aimé qu’un échange avec elle soit prévu ensuite. Dans notre groupe, Gilbert et Thérèse, compositeur et librettiste d’opéra, auraient exprimé leur doute qu’au Carmel de Lisieux on ait chanté La Belle Hélène d’Offenbach. Louise aurait partagé son émotion esthétique et spirituelle et fait le rapprochement avec Dialogues des carmélites, opéra vu quelques jours auparavant en lien avec le documentaire qu’elle a réalisé sur les Carmélites de Berthierville. Je ne suis pas certaine que Lucette, artiste en arts visuels, aurait voulu ajouter quelque chose. Quant à moi, qui n’a pas d’affinité avec la sainteté refermée sur elle-même, j’aurais dit que la poétique des images du réalisateur Alain Cavalier me rappelle Dogville de Lars von Trier. Je n’aurais pas pensé, à chaud, à tous les films qu’à l’instar de Réjane, j’ai mentionné dans mes écrits : Salé sucré, Le festin de Babette, Sentimentalement vôtre, La Grande bouffe, Le Club de la chance, Bagdad Cafe… 
Vous, lecteur, je suis certaine que votre vie aussi est un festival de films. J’aimerais vous lire à ce sujet : voilà un appel à contributions de plus pour Entrevous.

*  Il y a Lucette Tremblay, une artiste en arts visuels, Louise Sigouin, Gilbert et Thérèse Patenaude qui tous trois ont vu il y a quelques jours Dialogues des carmélites de Poulenc, à l’Opéra de Montréal.
**  Film contemplatif d’Alain Cavalier, inspiré de la vie de sainte Thérèse de Lisieux.
*** Dans ce livre écrit au présent, l’auteure s’émeut de petits gestes du quotidien de Jean-Marie Poupart, son compagnon de vie disparu.