L’argent et la littérature 2

mardi 29 décembre 2020

Le samedi 8 septembre 2018, j’avais repéré sur un vieux billet de 20 $ canadiens cet extrait de La Montagne secrète, un roman de Gabriele Roy : «Nous connaîtrions-nous seulement un peu nous-mêmes, sans les arts?» 
Sans raison, ce matin, je revisite mon blogue et je me demande s’il y a d’autres citations littéraires sur des billets de banque canadiens, voire à travers le monde. Et je trouve un billet de 100 $ canadiens mis en circulation en mars 2004, qui arbore à l’endos un extrait du poème Jacques Cartier in Toronto de Miriam Waddigton. Mais la reproduction du billet sur Internet rend le texte en partie illisible. Je crois avoir bien déchiffré les mots, sauf peut-être «sur sa voie». Je ne trouve nulle part le nom du traducteur.

«Do we ever remember / that somewhere above the sky / in some child’s dream perhaps / Jacques Cartier is still sailing, / always on his way always
about to discover a new Canada?»

«Nous souvient-il parfois qu’au-dessus du ciel, quelque part dans un rêve d’enfant peut-être, Jacques Carrier navigue encore, toujours sur sa voie, toujours sur le point de découvrir un Canada nouveau

Dans la même série de billets, le 10$ lancé en janvier 2001, on trouve au verso des vers du poème du lieutenant-colonel John McCrae, In Flanders Fields, et son adaptation française, Au champ d’honneur, par Jean Pariseau.  Un poème militaire écrit par un officier et chirurgien canadien au cours de la Première Guerre mondiale. L’extrait choisi est positionné sur le billet près de coquelicots. C’est ce poème qui a fait de cette fleur le symbole du souvenir des personnes mortes en faisant leur devoir.
Le poème de McCrae a été mis en musique dans divers arrangements, entre autres celui de William Hewlett qui est utilisé lors des cérémonies du jour du Souvenir à Ottawa. 
En Belgique, là où a eu lieu la première bataille au gaz toxique, un musée d’histoire a été nommé d’après le titre du poème. 

«Au champ d’honneur, les coquelicots / Sont parsemés de lot en lot / Auprès des croix; et dans l’espace / Les alouettes devenues lasses / Mêlent leurs chants au sifflement / Des obusiers. // Nous sommes morts / Nous qui songions la veille encor’ / À nos parents, à nos amis, / C’est nous qui reposons ici / Au champ d’honneur. // À vous jeunes désabusés
À vous de porter l’oriflamme / Et de garder au fond de l’âme / Le goût de vivre en liberté. // Acceptez le défi, sinon / Les coquelicots se faneront /
Au champ d’honneur
»

Je continue mes recherches. Mis en circulation en décembre 2006, le nouveau billet de 5$ canadiens faisait l’éloge d’un loisir hivernal : le patinage. Le dessin est amalgamé à ce texte de Roch Carrier :
«Les hivers de mon enfance étaient des saisons longues, longues. Nous vivions en trois lieux : l’école, l’église et la patinoire mais la vraie vie était sur la patinoire. »

Oh! Je n’ai pas vu l’heure… je reviendrai un jour…