Le brochet

28 janvier 2017

Est-ce que j’aime l’hiver ? De moins en moins, mais de plus en plus j’aime sortir mes petits-enfants et hier, nous sommes allés en famille pêcher sous la glace de la rivière des Mille-Iles. Des messieurs très sympathiques de l’organisme à but non lucratif qui loue les cabanes de pêche, chauffent le poêle à bois, déglacent les trous, nous remettent une chaudière de menés (les appâts) et nous installent une brimbale, nous laissant le plaisir des neuf autres. Et l’attente commence puis, vers 15 heures, ma fille Marie Anne sort de l’eau un beau brochet. Elle pêche depuis son enfance (j’en témoigne) et, dit-elle, elle n’est jamais revenue bredouille. D’autres familles accourent, une fillette pleure devant le poisson qui s’agite sur la neige, une jeune garçon effleure prudemment de sa mitaine la peau de l’animal. Mes trois petits enveloppent leur trophée dans du petit journal et l’installe dans notre traineau. Les messieurs disent qu’il y aura quelque chose à inscrire au calendrier à la fin de la journée ! Notre brochet est le seul que la rivière a sacrifié au cours de cette journée venteuse.

peche_blanche_cabanes   Notre cabane : la rouge, numéro 4.
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Qu’est-ce qu’une pêche blanche en janvier a à voir avec la littérature ? En début de semaine, j’ai rédigé un projet de médiation culturelle qui initiera à la littérature québécoise des immigrants lavallois en processus de francisation. Le premier récit, de Martin Thibault, s’intitule Sur le chemin Marchant. Une histoire de chasse à la perdrix en octobre et de pêche au printemps. Pour Martin comme pour moi, il est facile de transformer l’automne aussi bien que l’hiver en «eau fraîche, dans son imagination. Comme celle du mois de juin quand le goût de la truite force les pêcheurs à s’enfoncer jusqu’aux cuisses dans la rivière Wildcat, qui coule pas très loin du chemin Marchant.» (p. 17, éditons du Noroit). Et vous ?