17 février 2016
J’étais en vacances sans agenda littéraire, à moins qu’une soirée de fado traditionnel portugais dans un restaurant improbable ou une exposition de girouettes métaphoriques contemporaines sur le toit d’une fortification vieille de plusieurs siècles puissent s’y inscrire…
Outre le roman graphique (lire l’article précédent), j’avais emporté trois livres plus classiques, choisis un peu au hasard dans ma bibliothèque. Mon esprit trouve ce qu’il cherche dans à peu près n’importe quoi, j’en ai eu une fois de plus la démonstration. Je m’intéresse à l’autofiction pour un reportage dans la nouvelle revue Entrevous : mes bouquins m’ont donc servi de la matière à leur insu.
Autour de la Saint-Valentin, j’ai lu le plus récent roman d’Aline Apostolska, « écrit avec l’intense intimité du « je » » (comme si bien dit en quatrième de couverture). Dans ce récit amoureux, la narratrice s’y décrit comme une journaliste, une écrivaine et une animatrice d’ateliers d’écriture, ce qu’est l’auteure, je le sais… Est-ce elle dans ce roman? Je vais me renseigner…
Dans l’avion, à l’aller, j’avais dévoré le recueil de nouvelles de Gilles Pellerin, i2 (i carré) – un titre difficile à avaler, mais le plat m’a plu. Je crois avoir reconnu l’auteur ici et là, et avec certitude dans «Je me ressemble», où il se nomme… Est-ce lui partout ? Je vais me renseigner…
Le dernier livre, Le cahier noir de Michel Tremblay, a fait de moi un personnage du roman, parce que j’y étais, au restaurant Le Sélect sis au coin de Saint-Catherine et Saint-Denis au temps de l’expo du maire Drapeau, et parce que le professeur d’histoire de l’art Guy Boulizon était mon prof aux Arts appliqués : j’avais fait partie d’un groupe de zarzas qui mangeaient au Sélect et vénérait Guybou. La narratrice, une serveuse, écrit un journal sur les gens qui fréquentent ce lieu mythique aujourd’hui disparu. Je ne me souviens pas d’une waitress naine, mais je vais fouiller ma mémoire…
C’était beau les livres, le ciel, la mer… mais en fin de compte, ce sont des personnages invisibles aux balcons ouvragés des villages portugais qui m’ont invités… l’agenda de ces rencontres littéraires inventés se remplit dans ma tête, en regardant mes photos. J’y reviendrai…