Imaginer une histoire vraie

lundi 12 avril 2021

Hier soir, dans les nouveautés Illico, j’ai trouvé ce film, sorti en salle en janvier 2018, mais dont je n’avais eu aucun écho jusque-là. L’histoire vraie de Mark Hogancamp, un artiste et photographe qui, amnésique au réveil d’un coma, sublime la violente agression (en avril 2000) dont il a été victime en inventant un univers miniature (des maquettes habitées par des poupées (style Barbie et GI Joe), où il est un soldat américain sauvé par des femmes, alors qu’il est poursuivi par des nazis*.
* Une des raisons qui explique que ce film m’a fascinée dès les premières images : dans un de mes rêves récurrents, c’est la guerre de 1939-1945 et, comme lui, je suis poursuivie par des Allemands. Je n’élaborerai pas sur cette coïncidence…

Pour ajouter à sa démarche d’autothérapie, l’artiste collectionne des chaussures de femmes à talons, qu’il porte occasionnellement pour ressentir « l’essence » de la femme. Ses poupées en talons, féminines et guerrières, sont des sublimations des femmes de son entourage. Il y a aussi une sorcière qu’il ne se souvient pas avoir connu.

Un film extraordinaire donc, qui stimule mon imagination et m’incite à chercher des liens. Je découvre rapidement que :
1. les photos des drames joués par les poupées dans les décors miniatures sont exposés un peu partout (New York…) et publiées dans des magazines (New York Times…), et en grand nombre sur Internet (allez voir !);
2. le réalisateur de l’inoubliable Forrest Gump, Robert Zemeckis, s’est inspiré du documentaire Marwencol réalisé en 2010 par Jeff Malmberg, sur la vie et l’œuvre de Mark Hogancamp;
3. Marwencol est aussi un livre d’artiste signé par l’artiste, en collaboration avec Chris Shellen, et paru en 2015 (extrait sur Amazon).

Ainsi donc, le livre d’artiste (qui raconte l’histoire en mots et en images) arrive dans le processus entre le documentaire et le film classé comédie dramatique, alors que pour Mark Hogancamp (et moi), la vie continue…

L’argent et la littérature 2

mardi 29 décembre 2020

Le samedi 8 septembre 2018, j’avais repéré sur un vieux billet de 20 $ canadiens cet extrait de La Montagne secrète, un roman de Gabriele Roy : «Nous connaîtrions-nous seulement un peu nous-mêmes, sans les arts?» 
Sans raison, ce matin, je revisite mon blogue et je me demande s’il y a d’autres citations littéraires sur des billets de banque canadiens, voire à travers le monde. Et je trouve un billet de 100 $ canadiens mis en circulation en mars 2004, qui arbore à l’endos un extrait du poème Jacques Cartier in Toronto de Miriam Waddigton. Mais la reproduction du billet sur Internet rend le texte en partie illisible. Je crois avoir bien déchiffré les mots, sauf peut-être «sur sa voie». Je ne trouve nulle part le nom du traducteur.

plus « L’argent et la littérature 2 »

Subrepticement, la culture

vendredi 5 juillet 2019
Je n’étais pas certaine de revenir un jour à mon blogue. Hier, j’en ai parlé à Marie-Philippe, l’ADN de la SODEP en visite à mon bureau. (ADN pour agent de développement numérique. SODEP pour Société de développement des périodiques culturels.) Et le hasard a joué ce matin avec mon naturel curieux.
Encore au lit – il est très tôt – j’écoute, tout en pensant à l’organisation de ma journée, RDI Matin. Une image apparait : sur une asphalte fissurée, les mots STUPEUR ET TREMBLEMENTS. Le commentateur, qui annonce le séisme de la veille en Californie, lit les mots et ajoute : «Vous aurez reconnu le titre d’un roman d’Amélie Nothomb.» Puis, on voit une vidéo : un extrait du film Tremblement de terre. L’extrait choisi montre une jeune femme qui s’accroche de toutes ses forces à un poteau pour ne pas glisser dans une faille. Le commentateur – bien documenté par un recherchiste allumé – dit : «Vous reconnaissez Geneviève Bujold, l’actrice québécoise, dans Earthquake (titre original) où elle joue aux côtés de Charlton Heston.»
J’aime ces infiltrations en douce de notre culture dans l’actualité.

Le mensonge de Sherlock Holmes

dimanche 10 février 2019
Il y a quelques jours, je me suis endormie sur le film Mr. Holmes, dont je n’ai vu conséquemment que le début. Hier soir, j’ai revu ce début et je me suis encore une fois endormie sur le divan de mon salon, mais je me suis réveillée pour les dernières minutes et j’ai tout compris. Enfin, je n’ai pas compris la même chose que les auteurs des résumés du film que j’ai trouvés ce matin sur Internet. Ils ne m’ont pas influencée dans ma compréhension du message du scénario, car ce que je vais écrire maintenant est la transcription des notes manuscrites griffonnées dans mon lit la nuit dernière.
Sherlock Holmes s’est retiré à la campagne où il est devenu apiculteur. Vieilli et déprimé, il se sent responsable du fait qu’une jeune femme venue le consulter, et à qui il avait dit la vérité, s’était peu après suicidée. Il repense à son défunt frère qui avait au Japon femme et enfant. Il leur écrit pour leur révéler que Mycroft était un courageux agent secret mort au Service de sa Majesté. Cette première et sans doute dernière « incursion dans le monde de la fiction » lui procure un sentiment réparateur de devoir accompli. 
Intéressant, mais bizarre. À cet instant, je cherche sur Internet en à savoir plus sur Mycroft et je lui trouve plusieurs destins et personnalités. Il faudra que je revois Mr. Holmes en après-midi ! Mais pas aujourd’hui, je suis invitée par mon fils et sa femme à la Tohu pour Songe d’une nuit d’été (sous moins 11 degrés).

Relativiser et raconter une autre histoire

lundi 1er octobre 2018
Ce matin, avec ma première gorgée de café, j’ai appris à RDI le décès de Charles Aznavour. Je me suis souvenue m’être trouvée dans les années 1980 à un endroit où j’étais certaine qu’il avait été là avant moi : au pied d’un panneau de signalisation dans le Sahara, celui d’une scène du film de guerre de 1961 : Un taxi pour Tobrouk.  Je ne parle pas de la murale en couleurs de Zagora (Tombouctou 52 jours de chameau), photographie incontournable des touristes, mais d’un simple écriteau qu’on découvrait dans les dunes sur la piste des caravanes, comme dans le film. Seulement voilà! le tournage s’était fait en Espagne, et non pas en Afrique du Nord où se déroule l’action, ce que m’apprend Wikipédia consulté in situ sur ma tablette électronique. En moins d’une minute, je relativise et je modifie mon «histoire personnelle». Et le mot «histoire» vient alors, comme par hasard, s’intégrer dans le contexte de la vie de ce monument disparu. Dans un extrait d’entrevue (je continue à boire mon café devant la télé), Aznavour dit au sujet de ses dernières chansons : «Le sujet est devenu moins important pour moi que la façon de raconter l’histoire.» La vie est une autofiction plus ou moins consciente.

L’argent et la littérature

samedi 8 septembre 2018

Vous pensez que je vais vous parler du sous-financement de la littérature ? Eh bien non ! Je viens de découvrir qu’entre 2004 et 2012, le billet canadien de 20 $ véhiculait en très petits caractères une citation de Gabrielle Roy, extraite de son roman La Montagne secrète. «Nous connaîtrions-nous seulement un peu nous-mêmes, sans les arts?» «Could we ever know each other in the slightest without the arts ?» (traduction Harry Binsse)

Où était ma curiosité dans ces années-là, pour n’avoir jamais remarqué cela? Il y a sûrement beaucoup d’autres citations sur les billets de la Terre. Me voilà engagée dans une nouvelle quête. M’aiderez-vous ?

Les faiseurs de calembour

Début de la collecte : 20 juillet 2018.
Ce matin, Marie Anne est arrivée au bureau toute rieuse, après avoir reçu sur son téléphone un calembour illustré.
Elle a proposé de le partager sur Facebook, et m’a suggéré d’ouvrir cette nouvelle section de mon blogue : « Les faiseurs de calembour ».


# 2 Calembour ………


# 1 Calembour anonyme
– Je vous ai tous réunis aujourd’hui parce qu’il y a un traitre par minou.


Calembours d’auteurs.

Tous les matins, je me lève de bonheur. (Jacques Prévert)

Entre deux mots, il faut choisir le moindre. (Paul Valéry)

J’suis dans un état… proch’ de l’Ohio. (Serge Gainsbourg)

Les voies (voix) de Sting et de Cohen

lundi 4 juin 2018

Ce soir à Art TV, Sting l’électron libre. Je ne voulais pas manquer ce documentaire. Depuis 1984, l’image de Sting que j’avais en tête venait de Dune, le film de David Lynch adapté du roman de Frank Herbert. Je le savais talentueux, j’ignorais tout de sa vie et j’avais oublié combien il est beau. Britannique, comme David Bowie et comme mon mari. Le même type de physique. Bon, cela explique mon intérêt pour le documentaire, mais je ne m’attendais pas à être à ce point captivée. plus « Les voies (voix) de Sting et de Cohen »

Ciné-club maison : les films

Films présentés et à venir, dont la thématique est la représentation au cinéma de littéraires fictifs : auteur, éditeur, professeur de littérature, critique littéraire, libraire, bibliothécaire, écrivain public, lecteur…

Pour manifester votre intérêt à participer un dimanche après-midi au prochain club-club maison (en français) de Danielle Shelton, le film 5, expédiez-lui un courriel: ds@danielleshelton.com
Gratuit pour les membres de la Société littéraire de Laval.   10$ pour les non-membres, au profit de la SLL. La discussion a lieu après le visionnement, autour d’un repas communautaire ou offert par l’hôtesse.

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plus « Ciné-club maison : les films »

«Conan le barbare aime la poésie» et autres traques insolites de la poésie et de la littérature au cinéma

dernière mise à jour : 2 juin  2018 – début de la recherche : 29 juillet 2017

J’adore le cinéma en chercheuse : je traque littéralement – et sans aucun a priori – la littérature dans les films. C’est donc une invitation à participer à ma traque de la littérature au cinéma : s’en tenir, s.v.p., aux situations inusitées. J’attends vos trouvailles

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Liens vers des recherches connexes.
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Le Docteur House et autres penseurs fictifs d’aphorismes

début de la recherche : 22 février 2018

Un aphorisme est un énoncé autosuffisant une fois sorti de son contexte. Il a cette particularité de se frayer un chemin dans notre esprit en provoquant d’autres pensées. Plusieurs auteurs littéraires s’y adonnent sciemment (par exemple, le poète lavallois Patrick Coppens : Pensées pensives). Mais, ce qui m’intéresse ici, ce sont les auteurs de scénarios cinématographiques ou télévisuels qui créent, probablement à leur insu, des personnages fictifs qui lancent des aphorismes au milieu des dialogues. Le premier qui a attiré mon attention est le personnage du Docteur House.  plus « Le Docteur House et autres penseurs fictifs d’aphorismes »

Shakespeare et cie dans les séries télévisées populaires

Quels personnages fictifs d’une populaire série télévisée fait cette citation d’un auteur célèbre?

Q 1 – «Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que n’en rêve votre philosophie.» .Hamlet [1601] – dans un dialogue avec Horatio – William Shakespeare
R 1 –Shane et Oliver, ensemble, dans l’épisode 1 de la série Les lettres orphelines.

Du Gilles Vigneault chanté à Jack Nicholson

jeudi 17 mai 2018

Dans mon article «Conan le barbare aime la poésie et autres traques insolites de la littérature au cinéma», je critiquais la traduction québécoise vulgaire de la comédie d’action Mon meilleur ennemi (le film 9 de ma liste). En revanche, aujourd’hui, j’ai des compliments à faire pour la traduction québécoise du film La promesse (réalisé par Sean Penn), où lors de la fête de retraite du détective Jerry Black (Jack Nicholson), ses collègues lui chantent : «Mon cher Jerry, c’est à tour de te laisser parler d’amour…» C’est le refrain de la chanson Gens du pays composée en 1975 par notre poète nationaliste Gilles Vigneault, et c’est sur le Mont-Royal en 1976 qu’il a invité les Québécois à le chanter lors des célébrations d’anniversaire en lieu et place de Bonne Fête ou Happy Birthday. Le film La promesse est sorti en 2001, du temps où on le chantait encore beaucoup, ce refrain de Vigneault. Mais ces dernières années, je l’ai moins entendu. Et vous ?