7 mai 2016
Dimanche dernier, le Lavallois Gilbert Patenaude, compositeur et directeur de plusieurs chorales, dirigeait un dernier concert avant sa retraite. Le lieu était prestigieux : la Maison symphonique. Le répertoire : un choix apte à rallier tous les publics et à mettre en valeur le talent de chacun des quatre choeurs ! Le public : fort nombreux et reconnaissant (je suis moi-même une ex-choriste de Gilbert Patenaude). Bref, tout était bien orchestré, avec juste ce qu’il faut d’humour : chant choral, musique, photos souvenirs et témoignages sur vidéo, création d’une bourse Gilbert Patenaude soulignant l’engagement musical d’un petit chanteur du Mont-Royal (constituée grâce à la générosité de ses quatre enfants), remise du prix de l’Alliance des chorales du Québec à Gilbert Patenaude. J’ajoute ici un mot sur le témoignage vidéo de Marc Labrèche, lequel a reconnu n’avoir que croisé Gilbert Patenaude: sollicité par la famille de ce dernier, la populaire vedette de la télé s’est prêtée au jeu sans demander de cachet (vous comprendrez plus loin pourquoi je le précise).
Le mercredi suivant, j’accompagne Lise Chevrier*, la présidente de la Société littéraire, au gala des «Prix Hosia Hommage à nos bénévoles lavallois».
D’entrée de jeu, monsieur le maire remercie les bénévoles, en précisant que Ville de Laval n’est pas assez riche pour rémunérer leur travail et que donc, leur générosité est essentielle au bon fonctionnement des organismes communautaires. Combien coûte cette soirée ? Je ne peux qu’imaginer un gros chiffre, et penser à ce que les bénévoles auraient réalisé avec une pareille somme. Je spécule… mais comment raisonnablement croire que l’animatrice France Beaudoin, Sylvain Cossette et son band aient été bénévoles? Premier bloc de chansons, le public embarque et chante avec lui, mais lorsqu’au deuxième bloc, cela devient vraiment assourdissant et en anglais de surcroit, c’est trop pour moi, je sors, et je ne suis pas la seule… Pour qui et pourquoi ce gala? Les organisateurs se sont-ils vraiment posé la question? Il y a bien eu deux bouffées d’air : un duo de boursières de la Fondation de soutien aux arts de Laval, violon et harpe, qui ont joué un air en boucle pendant les hommages posthumes (comme si la musique classique ne pouvait être associée qu’à la mort); un tango dansé par des bénévoles et des professionnels (un numéro qu’on aurait mieux apprécié s’il y avait eu une mise en contexte plus explicite). Hélas, la prestation en joual d’une jeune comédienne – une caricature d’un gout discutable – n’a fait honneur ni aux bénévoles ni aux adolescents lavallois. Ce qu’on aurait aimé voir (au lieu des projections non signifiantes d’Anim-Média) et entendre (au lieu des vedettes aux gros cachets): LES BÉNÉVOLES DANS LEUR MILIEU. Aucun lauréat n’a eu la parole ! Ce à quoi le budget de production économisé pourrait être utilisé dans les prochaines années: DES VIDÉOS DE BÉNÉVOLES À L’OEUVRE DANS LEUR MILIEU ET DES BOURSES POUR LES ORGANISMES DES LAURÉATS. C’était un message aux responsables de l’idéation de ce gala. Si vous partagez mon point de vue, écrivez donc à monsieur le maire.
*Lise est en nomination dans la catégorie « Arts et culture (régional)»; elle n’a pas gagné, mais la reconnaissance de ses collègues lui est acquise. MERCI LISE.