samedi 4 novembre 2017
«J’ai vu la pièce J’aime Hydro. L’intelligence de Christine Beaulieu est manifeste tout autant que le naturel avec lequel elle occupe l’espace. Leslie Piché me disait avoir entendu à la radio, il y a quelques temps, l’épisode 1 (il y a en maintenant 5) du spectacle et ne pas avoir été impressionnée par le texte. Béatrice Picard, elle, n’avait pas jugé le texte pertinent pour le public du Théâtre Jean-Duceppe (elle est membre du comité de sélection). Toutes les deux ont raison. C’est le tout sur scène qui est sensationnel : trois comédiens (Christine, Mathieu Doyon en animateur de radio et Mathieu Gosselin incarnant 28 rôles à lui seul!), des vidéos d’archives, des photos, des illustrations, du motion design, des post-its projetés sur grand écran, des éléments de décor mobiles, simples et efficaces, absolument tout est nécessaire, sauf le mot moralisateur de la fin que Christine lit comme si elle venait de l’ajouter à son show (ce qui est peut-être le cas, je vais le vérifier dans le livre que je me procurerai en PDF – chose certaine, j’ai entendu des murmures désapprobateurs dans la salle).
Ah ! j’oubliais de vous le préciser : …… on appelle cela du théâtre documentaire. Il y avait d’ailleurs au Théâtre des Muses tout un groupe d’ados en mission de reconnaissance pour un projet scolaire de création d’une pièce de ce genre littéraire. Je n’hésite pas à utiliser ici l’adjectif «littéraire», particulièrement présent dans une sorte de refrain (évolutif à la manière d’une musique minimaliste et sur le ton du Spoken Word) où Christine énumère ce quelle fait et ressent personnellement entre les épisodes de son enquête. Annabelle Soutar, la directrice de la compagnie Porte Parole n’est pas seulementt une pionnière du théâtre documentaire, elle est une visionnaire comme son succès le prouve de façon éclatante.
Pour terminer, une citation dont je me souviens : «Christine, tu es obligée d’aimer Hydro!» J’aime Hydro moi aussi, particulièrement quand je me douche en hiver, mais je n’approuve pas le Plan Nord et je crois au génie écologique du futur. Je suis une Christine… Et vous? »