Yétili et les poètes

21 octobre 2017

C’est un autre article de mon blogue qui parle d’éducation (voir l’article du 23 décembre 2016). Lorsque je garde chez moi mes trois petits-enfants, on se tasse sur le divan en regardant la chaine Yoopa. Rarement des émissions que je laisserais mes petits regarder seuls, alors on commente, on réfléchit sur ce qu’on voit, on tire des leçons et on dessine en même temps. Mais ce matin, à 7 h 45, 15 minutes de pur bonheur en compagnie de Yétili (le yéti qui lit)…

     

SYNOPSIS
«Chaque jour, Nina et Léon, deux petites souris, retrouvent Yétili la mascotte de la librairie du quartier. Quand la librairie est fermée, Yétili prend vie et c’est l’heure de l’histoire! Ensemble ils lisent des livres et voyagent au pays des albums. Un rendez-vous inédit autour de la lecture qui mêle marionnettes, prises de vue réelles et animation.»

Ce pourrait être ordinaire ou même mauvais. Cela l’est peut-être pour certains épisodes, mais certainement pas en ce beau samedi matin d’automne.

Ce matin donc, Yétili lit Grand Corbeau (Béatrice Fontanel et Antoine Guilloppé,  ISBN 2848651776,  éditions Sarbacane, 2007).

L’HISTOIRE
«Un corbeau se rêve rouge, jaune, vert ou argent, oiseau des îles ou de paradis : mais rien à faire, il est noâr, noâr, noâr. Il lui faudrait un sorcier, pour le transformer en perroquet! C’est alors qu’il tombe sur un poète : sous les premiers flocons de l’hiver, l’homme lui révèle la beauté de son noir, qui fait chanter les autres couleurs.»

Et ce n’est pas tout ! Yétili ouvre ensuite son Fabuleux fablier. Et il lit à ses deux souris et à mes trois petits-enfants attentifs une fable en vers de Jean-Pierre Claris de Florian, un poète du 18e siècle : L’aveugle et le paralytique  (dont voici les deniers vers).

«J’ai des jambes, et vous des yeux.
Moi, je vais vous porter; vous, vous serez mon guide :
Vos yeux dirigeront mes pas mal assurés;
Mes jambes, à leur tour, iront où vous voudrez.
Ainsi, sans que jamais notre amitié décide
Qui de nous deux remplit le plus utile emploi,
Je marcherai pour vous, vous y verrez pour moi.»

Je ne connaissais pas cette fable, mais j’avais lu à mes propres enfants l’histoire d’Albert, un aigle aveugle qui s’allie à une mouche privée de ses ailes. Un livre bien usé transmis à la génération suivante.

Il y a quelques mois, j’ai passé plus d’une heure en librairie à chercher un livre vraiment intéressant pour mes petits-enfants, le genre à faire partie de ce même patrimoine familial, où figure La Belle et la Bête, (l’original de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, née en 1711), mais aucun roman de la Comtesse de Ségur.
Au bout d’une bonne heure donc, j’ai trouvé dans ma belle librairie de quartier (Monet) : Aujourd’hui je suis… De poétiques dessins de poissons curieux, joyeux, triste, peureux, excité, fatigué, etc. Des miroirs de nos humeurs. Un jeu d’expressions faciales et verbales pour les enfants. Un bijou de livre!

Il faut que je mentionne cet autre excellent livre du palmarès de mes petits : Les orteils n’ont pas de nom.

Un conseil, avant d’acheter un livre jeunesse, prenez le temps de le lire et de vous demander si c’est cela que vous souhaitez partager avec eux. Séparez le bon grain de l’ivraie, quoi!