La saison de l’élagage

9 octobre 2017

Fin septembre, j’étais en retraite d’écriture à Saint-Pierre-Les-Becquets, dans un petit chalet en bordure du fleuve. Sans Wifi ni téléphone. Il faisait très très beau. Un après-midi, j’ai voulu visiter le village : oser les «frites maison» et jaser avec la serveuse, m’immiscer quelques minutes à la coopérative artisanale où des femmes s’employaient à tisser des catalognes à l’ancienne pour le Marché de Noël et explorer la bibliothèque. Nous y sommes : on venait d’y faire l’élagage des livres en trop, il y en avaient quelques centaines à l’entrée, à donner. J’ai voulu connaitre les critères d’élagage.

          

Il y en a quatre (je pense qu’ils sont généralisés dans les petites bibliothèque du Québec) : livre qui a été donné (et non pas acheté par les bibliothécaires), livre trop mal en point pour être réparé, année de l’édition et fiche d’emprunt vierge depuis un certain temps.  Vous remarquerez que la qualité littéraire et l’importance de l’ouvrage dans notre patrimoine culturel ne sont pas pris en compte. J’ai rempli un grand sac de trésors : un prix Fémina (Alexandre Jardin), un prix Goncourt (Marguerite Duras), un roman de Françoise Sagan, une biographie de Gabrielle Roy, Poésies de Saint-Denys-Garneau (belle édition de 1972), un roman d’Ogawa (figure majeure de la littérature japonaise), le théâtre d’Antonine Maillet, de Michel Tremblay et de Jean-Claude Germain, un recueil de nouvelles d’auteurs internationaux parmi lesquels Régine Deforges, John Irving , Romain Gary, Stephen King, Mary Higgins Clark…

Si vous étiez bibliothécaire en chef, quels seraient vos critères d’élagage ? Peut-être avez-vous aussi envie de partager vos critères d’acquisition ?

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