Robert Lalonde et le poisson du supermarché

mercredi 25 avril 2018

Je ne cacherai pas avoir une télé au pied de mon lit. Très utile en cas d’insomnie, les meilleurs documentaires étant souvent programmés au milieu de la nuit. Or, ce matin, j’ai retrouvé sur la tablette où je note irrégulièrement mon poids, cette phrase : «S’il n’y a rien de spécial, c’est que rien ne se passe.» Je pense l’avoir entendue au petit écran, mais je n’ai pas noté le nom de la personnalité qui a dit cela. Je ne pense pas que cela soit moi! Mais, après réflexion, peut-être est-ce de mon cru tant ces mots reflètent ma pensée. Je vis de cette façon et hier soir, j’ai eu la confirmation (si tant était besoin que cela me soit confirmé) que Robert Lalonde aussi vivait ainsi. Cette phrase résume la pensée d’un écrivain. Elle est processus de création. Hier soir, à la bibliothèque Gabrielle-Roy de Laval, Robert Lalonde a raconté avoir fixé du poisson dans le comptoir frigorifié d’un supermarché afin d’écouter discrètement une conversation entre des clients. Le poisson et les clients sont des matériaux littéraires susceptibles d’être utilisés dans la fabrication d’une de ses œuvres. Et moi aussi je suis un matériau puisque j’ai croisé Robert…
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Recommandation de lectures : tous les carnets d’écrivain de Robert Lalonde, le plus récent étant La liberté des savanes. Une phrase à la fois simple et complexe de ce recueil (page 18) pour clore cet article et ouvrir le temps : « J’ai mon plein de vitamines pour la journée. »