L’enfant, la BD et la philosophie

mercredi 7 mars 2018

C’était l’anniversaire de mon petit fils. La famille s’était entendue pour lui offrir des albums de la série de BD Les légendaires. Il avait demandé ce cadeau après avoir regardé les images du premier album reçu à Noël, sans rien lire. Alors, les six nouveaux albums (la série en compte 20 à ce jour) ont été mis sur une tablette, bien en vue, et une condition d’accès a été posée : lire le tome 1, pour accéder au tome 2 et ainsi de suite. Quelques jours plus tard, ma fille Marie Anne entend à son réveil du bruit dans la chambre de son garçon. Elle entrouvre la porte : elle le voit déjà tout habillé en train de lire sa 5e BD. Apercevant sa mère, son visage s’illumine et il s’écrit avec un enthousiasme que je vous laisse visualiser: «Maman, j’adore lire !» Mattias est un enfant autiste.

          

Et cela m’amène à vous parler d’un livre essentiel que j’ai récemment demandé en service de presse : L’enfant, la littérature et la philosophie, de Edwige Chiroutier. Un livre que je préfère à Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim, que j’avais lu du temps où mes enfants s’intéressaient à Peau d’âne, au Chaperon rouge et cie.  Le livre de Chiroutier parle «de philosophie avec les enfants plutôt que de philosophie pour les enfants». L’auteure avance «que les pratiques à visée philosophique avec les enfants sont une étape de l’apprentissage du philosopher». (p. 35) Quand je lis ou regarde un film avec mes petits-enfants, nous en discutons et donc, nous philosophons. À l’instar de Chiroutier, je profite de leur «formidable capacité de questionnement» et de leur «curiosité insatiable». (p.48)