Quand Pierre Perrault inspire un romancier qui m’inspire

vendredi 4 mars 2016

«Nous sommes des phrases qui agissent, ou alors nous ne sommes que silence.»
Jean-François Caron

Je suis soufflée ! En remontant le fil des films présentés à la Cinémathèque québécoise par l’UNEQ, dans les séries «Les auteurs invités», cette phrase de Jean-François Caron, inspiré par l’oeuvre cinématographique de Pierre Perrault, me sidère : j’aurais aimé qu’elle prenne naissance dans ma tête tant elle s’accorde avec ce que je comprends de la vie. Merci Jean-François.
Le choc passé, j’ai repensé à Pierre Perrault, au souper que Yolande, son épouse, avait préparé pour quelques amis à la mémoire de son époux. Un repas du Grand Nord, un territoire qu’ils avaient tant aimé, lui, le cinéaste, elle, l’archéologue. Au menu : un castor. J’avais été la seule, avec elle, à gouter la queue de l’animal : la texture d’un pétoncle. Comme pour me remercier de cette complicité, Yolande m’avait amenée dans sa chambre, où elle m’avait fait essayer son manteau de fourrure magnifiquement recyclé. Son hibiscus était fleuri.  «Pour Pierre», avait-elle dit. Une fleur d’hibiscus, c’était l’une des dernières beautés de la nature qu’il avait vu avant de s’en aller.